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Une catastrophe humanitaire qui ne cesse d’empirer

Urgence
Yémen

La guerre au Yémen qui dure depuis près de trois ans a tué plus de 5 000 civils et blessé 9 000 autres. Alors que plus de 70 % de la population (soit 21 millions des Yéménites) a besoin d’une aide d’urgence, la fermeture des frontières imposée depuis le 6 novembre dernier aggrave une situation humanitaire déjà catastrophique[1]. Denrées alimentaires, produits médicaux, aide humanitaires restent bloqués aux  frontières. 7 millions de personnes sont au bord de la famine. Arnaud Pont, responsable du Desk urgence Yémen à Handicap International (HI), explique l’extrême gravité de cette crise :

Hôpital de CALP, Sana ' a, mars 2017, un patient âgé de 16 ans, amputé des suites d'une blessure faite lors d'une violente fusillade. | © Camille Gillardeau / HI

Une situation humanitaire catastrophique

La crise au Yémen est marquée depuis plusieurs mois par une pénurie alimentaire : 17 millions de personnes - soit 60 % de la population – souffrent d’insécurité alimentaire ; près de 7 millions d’entre eux sont au bord de la famine. Près de 3 millions de personnes ont été forcées de se déplacer à cause des violences. Moins d’un centre de santé sur deux est fonctionnel.  Il n’y plus aucun médecin dans 49 des 276 districts du pays.[1] Entre avril et septembre derniers, une épidémie de choléra a fait 2000 morts (pour près de 900 000 cas recensés)[2].

Les effets d’un blocus

Le blocus, c’est-à-dire la fermeture de tous ports, aéroports et voies terrestres pour entrer et sortir du pays depuis le 6 novembre, aggrave considérablement cette crise humanitaire. Ce blocus met en danger la vie de millions de personnes qui s’efforcent déjà depuis des mois de survivre.

Tous les produits alimentaires, médicaux etc., sont bloqués à la frontière depuis deux semaines. Les prix de l’essence et du gasoil ont augmenté respectivement de 170 % et 60 %. Le panier alimentaire de base a augmenté de 20 % alors que le coût de la distribution d’eau par camion a augmenté de 133 %[3].

Avec la pénurie de l’essence, ce sont des stations de pompage qui pourraient ne plus fonctionner, l’eau ne serait donc plus distribuée. La pénurie d’eau engendre des risques d’une reprise de la crise de choléra, qui semblait maîtrisée ces dernières semaines, et de toutes maladies hydriques. Des cas mortels de diphtérie ont été signalés il y a quelques jours…

La pénurie d’essence a également un impact grave sur le fonctionnement des centres de santé. Des unités de soins intensifs, par exemple, se retrouvent fermées. Les stocks de blé et sucre du pays n’ont qu’une capacité de trois mois.

Paralysie de l’aide humanitaire

Ce blocus a totalement désorganisé la distribution de l’aide humanitaire pour 27 millions de personnes. Depuis le 6 novembre, aucun déplacement de travailleurs humanitaires depuis ou vers le pays n’est possible. OCHA[4] rapporte le 15 novembre que 300 000 tonnes de nourriture et près de 200 000 tonnes d’essence étaient bloqué à la frontière. L’impossibilité de réapprovisionner en médicaments et ustensiles médicaux vitaux met notamment la vie de 400 000 femmes enceinte en danger.

Sous la pression internationale, l'Arabie Saoudite a annoncé qu’elle allégeait le blocus afin de permettre l'acheminement de produits humanitaires. La réouverture du port de Hodeida et de l'aéroport de Sanaa pour l'aide humanitaire était prévue ce jeudi 23 novembre. Ces deux infrastructures - dont à ce jour la réouverture n’est pas confirmée - ont toutefois des capacités limitées pour accueillir vivres et matériel.

Handicap International au Yémen

HI est présente au Yémen depuis 2014. Forte de 60 salariés dont 8 expatriés (dont trois basés à Sanaa), l’association intervient dans 5 centres de santé et hôpitaux à Sanaa pour apporter des soins en réadaptation, former et soutenir les équipes médicales dans la prise en charge en réadaptation fonctionnelle, distribuer des aides à la mobilité (béquilles, fauteuils roulants) et équiper les hôpitaux. L’association mène également des sessions de soutien psychosocial pour aider les personnes traumatisées par les effets du conflit. Elle sensibilise également les ONG présentes sur place à la prise en compte des personnes handicapées et vulnérables dans leurs activités humanitaires.

Chiffres clés des activités HI de novembre 2016 à octobre 2017

  • 1330 bénéficiaires des séances de réadaptation
  • 2700 bénéficiaires des séances psychosociales
  • 1440 aides à la mobilité distribuées dont des fauteuils roulants, des béquilles…
  • 66 personnels médicaux (infirmières, aides-soignants…) formés sur les fondamentaux de la réadaptation et du soutien psychosocial
  • Une soixantaine d'organisations humanitaires sensibilisées à l'inclusion des personnes handicapées dans l'aide d'urgence.
 

[3] OCHA Yemen Update – 15 novembre 2017

[4] Bureau des Nations unies pour la coordination de l’aide humanitaire

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