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HI fête les 24 ans de son prix Nobel de la paix

Droit
International

Le 10 décembre 1997, Handicap International recevait le prix Nobel de la paix aux côtés des membres de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel. 24 ans après, le combat continue.

Remise du Prix Nobel de la Paix, à la Campagne internationale contre les mines, Oslo, Décembre 1997.

Remise du Prix Nobel de la Paix, à la Campagne internationale contre les mines, Oslo, Décembre 1997. | © ICBL

Un engagement historique

Dans les années 80-90, les mines antipersonnel font en moyenne 26 000 victimes chaque année. Ce sont en grande majorité des femmes et des enfants.

Indignée par cette injustice, Handicap International co-fonde en 1992 la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL). Pendant cinq années, la coalition milite pour faire interdire « l’arme des lâches ».

Un mouvement de protestation citoyen

La campagne lance un mouvement de protestation citoyen international. Finalement, après cinq années d’efforts, la campagne remporte une victoire essentielle : la signature de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, aussi appelée Traité d’Ottawa, en décembre 1997. Il s’agit alors du premier traité d’interdiction d’une arme conventionnelle. À l’époque, 121 États s’engagent en le signant – ils sont aujourd’hui 164.

La même année, le prix Nobel de la paix est co-attribué à Handicap International et aux autres membres d’ICBL pour avoir « initié les efforts internationaux visant à obtenir l'interdiction des mines antipersonnel ».

Ce prix Nobel vient souligner la ténacité des organisations de la société civile, qui sont parvenues à faire pression sur les États pour interdire cette arme.

Le rôle central des ONG

« Au-delà de son extraordinaire rapidité, le processus d’Ottawa a cassé le jeu des règles diplomatiques classiques qui prévalaient à l’élaboration des traités internationaux. La pression des ONG, des médias et des opinions a ouvert la porte à une diplomatie publique suffisamment puissante pour enrayer le système diplomatique traditionnel. Beaucoup considéraient, dix ans plus tôt, l’invraisemblable prolifération des mines et ses dégâts sur les civils comme un « dommage collatéral » des conflits. […] Le traité d’Ottawa n’est, de fait, pas juridiquement universel. Mais sa signature a établi une nouvelle norme de comportement qui influe politiquement sur l’attitude des pays non signataires. […] Handicap International a été distinguée par le prix Nobel et notre notoriété a fait un bond extraordinaire. La réussite de notre mobilisation internationale sert encore de modèle, deux décennies plus tard, à toutes les ONG qui veulent faire bouger les cadres institutionnels pour agir sur les causes des drames contre lesquels elles luttent au quotidien. » Philippe Chabasse, ancien co-directeur de Handicap International, en charge de la campagne ICBL.

Le combat continue

Pour Handicap International, il ne s’agit pas seulement d’interdire les mines antipersonnel et de déminer les zones polluées. Il faut également aider les victimes à reconstruire leur vie et leur économie. Aujourd’hui encore, le combat porté par Handicap International n’est pas terminé et l’association mène des projets pour la réduction de la violence armée dans 18 pays. L’association intervient ainsi dans des contextes extrêmement fragiles, comme en Irak ou en Syrie, ainsi que dans des pays pollués par d’anciennes mines ou engins explosifs comme la Colombie ou le Tchad.

D’autres armes continuent de frapper principalement des civils : les bombes à sous-munitions notamment, dont Handicap International obtient l’interdiction avec le Traité d’Oslo en 2008.

Aujourd’hui, Handicap International mène la campagne EWIPA pour mettre fin aux bombardements en zones urbaines : plus de 90 % des victimes de bombardements en zone peuplée sont des civils.  

Le combat contre les mines et pour la protection des civils doit cependant continuer, puisque les mines ont encore fait 7 000 victimes en 2020, dont 80 % de civils.

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