Le cyclone Chido a dévasté Mayotte et le Mozambique
Plus d’une semaine après le passage du cyclone Chido, la situation humanitaire est alarmante à Mayotte et au Mozambique. HI se tient prête à aider les personnes sinistrées sur place.
Vue générale des dégâts causés par le cyclone Chido au Mozambique, dans le district de Mecúfi, où HI réalise des évaluations de besoins. | © HI 2024
Le 14 décembre dernier, le cyclone Chido a traversé les îles de Madagascar, Mayotte et les Comores, puis a poursuivi sa route vers le nord du Mozambique et le sud du Malawi du 15 au 17 décembre. Avec des vents d’une intensité maximale de 243km/h et de très fortes pluies, le cyclone a provoqué d’importants dégâts : coupures d’électricité, d’eau, des communications. En seulement quelques heures, il a plongé des centaines de milliers de personnes dans une crise humanitaire majeure à Mayotte et au Mozambique.
Plus d’une semaine après, le bilan humain ne cesse de s’alourdir : au moins 120 personnes sont mortes au Mozambique, selon un nouveau point de situation diffusé lundi 23 décembre par l’Institut de gestion des risques et désastres de ce pays d’Afrique australe. À Mayotte, le bilan provisoire est de 35 morts et 2 500 blessés, selon le ministère des Outremers.
À Mayotte, « c’est comme si tout était mort »
Dans le département français, les vents violents ont dévasté des milliers d’habitations, notamment de nombreux habitats précaires, surpeuplés, qui n’ont pas pu résister.
Kamar, 8 ans, habite dans l’un d’entre eux, dans le quartier de Labattoir, à Petite-Terre. Le cyclone a emporté le toit de tôle, soufflé les murs et retourné tous les meubles de la maison dans laquelle il vit avec ses frères et sœurs, ses parents et sa grand-mère. Encore sous le choc, le petit garçon est actuellement hébergé chez des proches :
« Ma maison a été entièrement détruite. On a tout perdu. Tout le monde est triste. On a besoin de tout : de la nourriture, de l'eau, des habits... d'électricité. J'espère que tout le monde est en sécurité, j'espère que mon école sera réparée et qu'il n'y ait plus jamais de cyclone ».
Claire est infirmière urgentiste à Mayotte, elle raconte comment le cyclone, d’une ampleur inédite, a défiguré l’île :
« Personne n'avait jamais vu, ni vécu ça avant. Mayotte est une île très verte, là, c’était comme s’il y avait eu un grand feu et que tout avait été rasé. Comme si tout était mort. Plus d'arbres ou seulement des troncs ravagés par le vent, les maisons étaient toutes à terre... »
En parallèle de son travail à l’hôpital, la jeune femme est venue prêter main forte dans un bidonville de Petite-Terre et a constaté la situation alarmante sur place :
« On ne sait pas par où commencer, il y a partout de la tôle, des déchets, des matériaux qui servaient aux maisons. La seule chose que l’on peut faire c’est d'essayer de déplacer pour faire un peu de place et reconstruire ce qu’il faut, mais déplacer pour mettre où ? »
Pour la soignante, les besoins en eau potable et en nourriture sont prioritaires, tout comme la gestion des déchets et des eaux usées.
Au Mozambique, au moins 380 000 sinistrés
Au Mozambique, la situation est catastrophique, des dizaines de milliers d’habitations ont été détruites et le bilan humain s’alourdit de jour en jour. Selon les Nations Unies, au moins 380 000 personnes ont été affectées, dont plus de 90 000 enfants de Cabo Delgado, déplore l’UNICEF.
Les districts de Mecúfi et Metuge ont été particulièrement affectés, détaille Pauline Jacquart, Directrice du programme HI au Mozambique :
« Certains de nos experts en inclusion et en santé mentale sont présents dans les deux districts les plus touchés par le cyclone : Mecúfi et Metuge. À Mecúfi, 99 % des habitations ont été détruites. 16 000 familles se retrouvent ainsi sans abri, alors que la saison des pluies commence. Nous constatons de nombreux besoins, notamment matériel en abris, ustensiles de cuisine et couvertures, mais également en santé mentale, pour accompagner ces personnes choquées par ce qui leur est arrivé : tout perdre en quelques heures seulement. »
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