Mettre fin aux destructions massives et dommages causés aux civils dans les zones peuplées
Les États se sont réunis à Oslo pour examiner la mise en œuvre de la déclaration politique contre les bombardements et les pilonnages dans les villes.
Alma Taslidžan, responsable désarmement et protection des civils chez HI, intervenant à la conférence. | © HI
En novembre 2022, 83 États s’étaient réunis à Dublin pour adopter une déclaration politique contre les armes explosives en zones peuplées1, aujourd'hui approuvée par 87 États. L'adoption de cette déclaration a représenté une lueur d'espoir.
Cette semaine, la Norvège a accueilli la première conférence internationale pour examiner sa mise en œuvre.
Comment mettre en œuvre la déclaration politique
Environ 90 États ont participé à la première conférence de revue de la déclaration. Ils y ont partagé des bonnes pratiques pour l’application des engagements spécifiques de la déclaration et discuté des difficultés rencontrées. Lors de la conférence, HI a concentré ses messages sur les questions humanitaires, en particulier l'accès humanitaire et l'assistance aux victimes.
« Les États doivent appliquer des interdictions et des restrictions nationales sur l'utilisation des armes explosives en zones peuplées, afin de réduire les dommages causés aux civils. Nous les exhortons également à cesser d'utiliser les armes les plus destructrices dans les villes. Ils doivent aider les victimes et être plus transparents sur leurs opérations militaires ». Alma Taslidžan, responsable du désarmement et de la protection des civils chez HI.
Selon Action on Armed Violence, près de 50 000 personnes ont été victimes d'armes explosives en 2023. L'organisation fait état d'une augmentation de 130 % du nombre de victimes civiles par rapport à 2022.
Par ailleurs, des armes explosives ont été utilisées dans 763 attaques contre des établissements de santé dans 20 pays et territoires en 2023, selon le Explosive Weapons Monitor. Il est donc nécessaire pour les États de réaffirmer leur engagement à protéger les travailleurs de la santé et les humanitaires.
Les survivants prennent la parole
La veille, le lundi 22 avril, les ONG ont organisé un forum sur la protection des civils réunissant des personnes ayant une expérience directe des armes explosives, des personnes travaillant sur les politiques nationales en matière d'armement, ainsi que des groupes de défense. Ce forum était l’occasion de mettre l'accent sur l'impact des armes explosives sur les personnes et les communautés. Des survivants, comme les activistes syriennes Marwa Almbaed et Nujeen Mustafa, ont partagé leurs témoignages déchirants lors du forum et de la conférence du 23 avril.
« 75 % des Syriens souffrent de traumatismes dus à la guerre. C’est notamment le cas de mon ami Omar. Il a été profondément traumatisé et, malgré une thérapie, il s'est suicidé il y a un mois, huit ans après avoir fui vers l'Allemagne [...]. À l'heure où nous parlons, de nouvelles expériences personnelles terribles se produisent à chaque seconde à Gaza, en Ukraine, en Syrie, au Soudan, au Myanmar, au Yémen et dans bien d'autres pays. Nous sommes tous ici parce que nous devons changer cette situation. Il est enfin temps de mieux protéger les civils en temps de guerre. Je compte sur vous, aujourd'hui, pour travailler ici, à Oslo, à la réalisation de cet objectif. » Marwa Almbaed
Les survivants ont lancé « un appel crucial à l'action », invitant les États à agir maintenant : « Nous élevons nos voix au nom des millions de personnes touchées par les conflits armés et qui endurent quotidiennement des souffrances inimaginables. Nous demandons aux représentants des États et aux décideurs de tenir compte de notre appel à renforcer la protection des civils contre les effets dévastateurs des armes explosives », indique l’appel.
HI continue de travailler avec les survivants et les communautés affectées pour s'assurer que leur point de vue est pris en compte, pour mobiliser les citoyens et pour inciter les États à garantir un accès et une assistance humanitaires adéquats.
Encore un long chemin
Une troïka d'États (Irlande, Norvège et Costa Rica) prendra désormais la tête de la promotion et de la mise en œuvre de la déclaration politique contre les armes explosives, la prochaine conférence d'examen étant annoncée pour 2025 au Costa Rica.
« Nous avons encore du travail avant la mise en œuvre effective de la déclaration politique. Alors que les conflits armés à Gaza, en Ukraine, au Soudan... déchirent les civils, l'urgence de mesures concrètes et d'améliorations est plus impérieuse que jamais. » Directrice du plaidoyer chez HI, Anne Héry.
La conférence d’Oslo
Du 22 au 24 avril 2024, des États, des agences de l'ONU, des survivants, des ONG locales et internationales, dont HI, se sont réunis à Oslo pendant 3 jours pour discuter de « la mise en œuvre de la déclaration politique sur le renforcement de la protection des civils contre les conséquences humanitaires de l'utilisation des armes explosives en zones peuplées ». Cette conférence a été organisée par le gouvernement norvégien. Il s'agissait de la première conférence internationale de suivi visant à examiner la mise en œuvre de la déclaration politique adoptée lors de la conférence internationale de Dublin en novembre 2022.
Devant la salle de conférence, trois artistes ukrainiens et allemands ont créé ensemble un graffiti avec le slogan de notre campagne « Stop Bombing Civilians », montrant une maison détruite en Ukraine et le bras d’un enfant dessinant des images symbolisant une vie nouvelle et l'espoir, au milieu de ce paysage de destruction.
À la fin de la conférence, de nombreux représentants étatiques ont utilisé cette image forte pour illustrer leur volonté de changement.
Officiellement connue sous le nom de Déclaration politique sur la protection des civils contre l'utilisation des armes explosives en zones peuplées.
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